Le dernier au revoir

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Cette œuvre est une pure fiction

Petite ferme isolée, 1902. Après une grosse tempête de neige, les autorités  ont été alertées qu’une ferme ne donnait plus signe de vie. En y allant, ils découvrent un carnage. Des restes de cadavres, un enfant, une femme, un  chien et deux chevaux pour carriole à l’extérieur et un cadavre d’homme à  l’intérieur. Ils étaient une famille. L’enfant, la femme, le chien et les chevaux semblent s’être fait attaquer par une bête, tandis que l’homme semble s’être suicidé avec un fusil à pompe. Les autorités trouvent également un jouet  d’enfant dans la main de l’homme, des jumelles devant une fenêtre et une  carriole ensanglantée à l’entrée de la ferme. Ce que les autorités trouvent  surtout et qui semble être le plus important, ce sont des notes laissées par  l’homme.  

Première note:  

Bonsoir chérie, tu n’es toujours pas rentrée avec Jack, donc je vais aller me  coucher. J’ai rentré les bêtes quand la tempête à commencer et que j’ai  entendu des bruits dans la forêt, sûrement rien de grave, mais j’ai préféré  faire attention. Russel semble impatient de retrouver Jack, depuis que je suis  rentré il passe de fenêtre en fenêtre, de porte en porte à grogner et à aboyer.  J’espère que vous n’allez pas rentrer trop tard à cause de la tempête. Bonne  nuit.”  

Deuxième note:  

Dolorès, ma chérie. Tu n’es toujours pas rentrée, je commence à m’inquiéter et j’ai été réveillé par des bruits contre la maison, sûrement le vent de la  tempête. Ce n’est pas rassurant. J’ai l’impression de voir la carriole à l’entrée  de la ferme, j’ai sorti les jumelles, mais je n’y vois toujours rien à cause de la  tempête. Je trouve ça étrange, si la carriole est là c’est soit que vous êtes  rentrés soit que quelqu’un est venu, mais personne n’est là, je dois sûrement  mal voir à cause de la neige. Russel n’arrête pas d’aboyer et de courir partout,  il est sur les nerfs et je commence à l’être aussi à cause de lui.” 

Troisième note:  

“Bon dieu chérie qu’est-ce qui se passe !? Russel à sauter par une fenêtre, la  cassant et s’enfuyant dans la nature en hurlant. Je suis sorti pour le retrouver,  mais la tempête était trop forte, j’ai dû rentrer. Dehors par terre j’ai trouvé le  jouet de Jack, comment se fait-il qu’il soit ici si vous n’êtes toujours pas arrivés ? J’ai l’impression que quelque chose de gros rôde autour de la maison, j’ai vu  des formes noires, sans doute un ours. Ça expliquerait pourquoi Russel  n’arrêtait pas d’aboyer. J’ai bouché la fenêtre avec des planches pour le  moment, je la réparerai demain quand la tempête sera finie. Impossible de  dormir.”  

Quatrième note:  

Bon dieu, ce n’est clairement pas un ours. Cette chose vient de balancer  Russel contre la porte. Ou du moins ce qu’il reste de lui. Pourquoi vous n’êtes toujours pas là ? J’ai pris le fusil. Je vois cette chose par les fenêtres qui tourne  autour de la maison. Elle est toute noire, grande et plus ou moins humanoïde.  J’ai jamais vu ça de ma vie”  

Dernière note:  

“C’est mon dernier au revoir. Je me suis enfermé dans le bureau après que  cette chose ait brisée les fenêtres et fracassé la porte. Je sais pourquoi vous  n’êtes pas rentrés. Bon Dieu pourquoi nous !? J’ai peur, mais je ne veux surtout  pas finir entre les mains de cette chose. Je ferai ce qui est nécessaire. Dolorès,  Jack, je vous aime plus que n’importe quoi dans ce foutu monde”

Une nouvelle de Aurel Albinet 

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